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DU CANADA.

neutralisaient les effets de cette conduite intéressée.

La guerre terminée par la paix de Riswick, avait fait oublier le Texas et la Louisiane, où la beauté du pays avait attiré cependant plusieurs Canadiens, qui en sont à ce titre les premiers fondateurs. Ils s’étaient établis vers les bouches du Mississipi et à la Mobile, afin d’être plus près des Îles françaises pour leur commerce (Le Page Dupratz). Mais aussitôt que la tranquillité fut rétablie dans les deux mondes, la cour y reporta son attention. Les Espagnols qui regardèrent en tout temps l’Amérique comme leur patrimoine exclusif, avaient vu l’entreprise de la Salle d’un œil d’envie ; ils apprirent donc sa mort et la dispersion des planteurs qui l’avaient suivi, avec une joie qu’ils ne dissimulèrent guère, et ils se hâtèrent de prendre possession du pays dans l’espérance d’en éloigner les Français pour toujours. Après avoir visité différentes parties de la côte, ils choisirent la baie de Pensacola, au levant du Mississipi, à l’extrémité occidentale de la Floride, pour y former leur établissement. Ils y étaient depuis peu de temps lorsque d’Iberville parut.

À son retour de la baie d’Hudson en 1697, ce célèbre navigateur avait proposé au ministère de reprendre les projets formés quelques