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DU CANADA.

et toujours avide de sang, avait fait de la baie d’Hudson au golfe du Mexique comme un vaste tombeau.

La consommation de ce traité fut accompagnée d’un événement qui fit une grande impression sur les esprits, et qui fournit une nouvelle preuve du respect que le vrai patriote impose même à ses ennemis. Dans une des conférences publiques, tandis qu’un des chefs hurons parlait, le Rat, ce célèbre Indien, dont le nom a déjà été cité plusieurs fois, se trouva mal. On le secourut avec d’autant plus d’empressement qu’on lui avait presque toute l’obligation de ce merveilleux concert et de cette réunion, sans exemple jusqu’alors, de tant de nations diverses pour la paix générale. Quand il fut revenu à lui, ayant manifesté le désir de dire quelque chose, on le fit asseoir dans un fauteuil au milieu de l’assemblée, et tout le monde s’approcha pour l’entendre. Il parla au milieu d’un silence profond. Il fit avec modestie et avec dignité le récit de toutes les démarches qu’il avait faites pour amener une paix universelle et durable. Il appuya beaucoup sur la nécessité de cette paix, et les avantages qui en reviendraient à toutes les nations, en démêlant avec une adresse étonnante les intérêts des unes et des autres. Puis se tournant vers le gouverneur général, il le