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HISTOIRE

tesque que la France imagina en Amérique pour étendre et consolider son influence, savoir, des alliances avec les Indiens et l’établissement de cette chaîne de forts qui s’étendit dans la suite jusqu’à la baie du Mexique. Le voisinage des Anglais, qui venaient de s’emparer de la Nouvelle-York, nécessitait à ses yeux l’adoption d’un pareil plan.

Sa seconde administration, qui commença à une époque si funeste (1689), est entièrement remplie par les guerres, dont nous venons de tracer le glorieux, mais sanglant tableau. La conduite qu’il tint avec la confédération iroquoise, et les conseils qu’il lui donna sur la politique qu’elle devait suivre avec ses voisins, produisirent d’heureux résultats pour le pays. Après la guerre de 1690, le Canada fut peu inquiété par ces barbares.

Il avait des idées étendues et justes pour l’agrandissement de la colonie ; mais l’état de la France, et la politique de son gouvernement, ne lui permirent pas de suivre un système aussi favorable au développement des immenses contrées du Canada, qu’il l’aurait désiré.

Le chevalier de Callières, depuis longtemps gouverneur de Montréal, fut nommé pour le remplacer. Il avait une grande expérience des affaires du pays, et était connu des troupes qui avaient marché plus d’une fois sous ses