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HISTOIRE

commandant des troupes, et les supérieurs ecclésiastiques et réguliers qui se trouvèrent à l’assemblée. Les Indiens signèrent en mettant chacun le signe de leur nation au bas de l’acte. Les Onnontagués et les Tsonnonthouans tracèrent une araignée ; les Goyogouins, un calumet, les Onneyouths, un morceau de bois en fourche avec une pierre au milieu ; les Agniers, un ours ; les Hurons, un castor ; les Abénaquis, un chevreuil ; et les Outaouais, un lièvre.

Le comte de Frontenac n’avait pas vécu pour voir la conclusion du traité de Montréal. Atteint d’une maladie fort grave dès son début, il succomba le 28 novembre 1698, dans la soixante-dix-huitième année de son âge. Son corps et son esprit avaient conservé toute leur vigueur ; sa fermeté, son énergie, ses grands talens brillaient en lui comme dans ses plus belles années ; ce fut un bonheur pour le Canada qu’il ne lui eût pas été enlevé avant la fin de la guerre. Il emporta dans la tombe l’estime et les regrets des Canadiens, qu’il avait gouvernés durant une des époques les plus critiques de leur histoire ; il avait trouvé la Nouvelle-France ouverte, attaquée de toutes parts et sur le bord de l’abîme ; il la laissa agrandie et en paix.

Cet homme a été jugé diversement par les