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DU CANADA.

trer que même l’avenir devait subir les lois de sa volonté, et qu’il modèlerait à son gré les empires futurs !

Au nombre des passagers dont le départ avait été ainsi arrêté par l’ordre de la cour de Londres, se trouvait un homme obscur, mais qui allait emporter avec lui les destinées de sa patrie ; cet homme était Cromwell. L’œil royal devina-t-il l’avenir de ce nom roturier en parcourant la liste de ces passagers ? vit-il dans celui qui le portait le possesseur futur de son trône et le chef de la nation ? L’ordre qu’il avait donné causa du délai, et dans l’intervalle le puritain, le futur protecteur de la Grande-Bretagne, changea d’opinion et ne sortit point de son pays ; sa destinée devait s’accomplir.

La compagnie de Plymouth s’étant dissoute, la colonie passa sous l’autorité du roi comme celle de la Virginie. Cet événement exerça alors peu d’influence sur l’administration intérieure, qui resta entre les mains des habitans. Ils élisaient tous leurs fonctionnaires, depuis le gouverneur en descendant jusqu’au dernier degré de l’échelle hiérarchique. La législature était élective dans toutes ses branches.

Plus tard pourtant, en 1638, les clameurs que leurs ennemis ne cessaient de pousser contre eux en Angleterre, se renouvelèrent avec plus de fureur que jamais. Le roi,