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DU CANADA.

Montréal avec pompe. Un grand conseil fut tenu où assistèrent ces ambassadeurs et ceux de la plupart des nations alliées de la France. Les délibérations furent rapides, car tout le monde avait besoin de repos. L’orateur des cantons parla avec une sage réserve, et en dit assez pour obliger M. de Callières à se prononcer sur ce qu’il ferait dans le cas où les hostilités éclateraient entre eux et les Anglais. Il fit connaître l’indignation qu’y avaient excitée les ordres et les menaces du gouverneur de la Nouvelle-York, et dit que, comme le refus de s’y soumettre pourrait leur attirer la guerre avec les Anglais, il espérait qu’ils trouveraient à Catarocouy non seulement les marchandises qu’ils ne pourraient plus tirer d’Albany ; mais encore les armes et les munitions dont ils pourraient avoir besoin. Le fameux chef Le Rat, député des Murons Thionnontatez, prenant la parole, dit : « J’ai toujours obéi à mon père, et je jette ma hache à ses pieds ; je ne doute point que les peuples du couchant ne fasse la même chose ; Iroquois imitez mon exemple ». La paix fut conclue entre la France et ses alliés d’un côté et la confédération iroquoise de l’autre, le 18 septembre (1700) avec beaucoup de formalités ; et le traité fut signé par le gouverneur général, l’intendant, le gouverneur de Montréal, le