Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome II, 1846.djvu/147

Cette page a été validée par deux contributeurs.
145
DU CANADA.

meilleures des Français. L’on ne peut s’empêcher de plaindre le sort qui menaçait ces peuples convoités si avidement par deux nations aussi redoutables qu’ambitieuses, et d’admirer en même temps leur prudence et leur noble patriotisme.

Le comte de Frontenac sut profiter habilement de ces dispositions pour décider les cantons à traiter avec lui, et aux conditions qu’il voulait. Les fautes des Anglais contribuèrent beaucoup à ce résultat heureux. La sympathie religieuse des Iroquois les faisait incliner pour la France ; leurs intérêts commerciaux les attiraient vers l’Angleterre. La première exerçait son influence sur eux par le moyen des Jésuites, quoiqu’il ne faille pas oublier cependant que la politique de ces peuples leur imposait la nécessité de ménager les Français comme les Anglais. La Nouvelle-York, pour détruire cette influence, passa, en 1700, une loi punissant de mort tous les prêtres catholiques qui entreraient volontairement dans les cantons. Elle oublia que cette mesure froissait le sentiment religieux d’une partie de la confédération et qu’elle portait atteinte à l’indépendance de toutes ces peuplades. Les envoyés français ne manquèrent pas de faire valoir ces observations.

À peu près dans le même temps le roi