Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome II, 1846.djvu/135

Cette page a été validée par deux contributeurs.
133
DU CANADA.

perte de vue, s’amoncelaient à une grande hauteur, puis s’affaissaient tout à coup avec des craquemens et un fracas épouvantable, le Pélican et le Palmier, portés l’un contre l’autre, s’abordèrent poupe en poupe, et presqu’au même instant, le brigantin l’Esquimaux fut écrasé à côté d’eux, et si subitement que l’équipage eût de la peine à se sauver. Ce n’est que le 28 août que M. d’Iberville, qui montait le Pélican, put entrer dans la mer libre, ayant depuis longtemps perdu ses autres bâtimens de vue. Il arriva seul devant le fort Nelson, le 4 septembre. Le lendemain matin cependant il aperçut trois voiles à quelques lieues sous le vent, qui louvoyaient pour entrer dans la rade où il était ; il ne douta point que ce fût le reste de ses vaisseaux. Mais après leur avoir fait des signaux de reconnaissance auxquels ils ne répondirent point, il dut se détromper, c’étaient des ennemis. Ne pouvant les éviter, sa position devenait très critique ; il se voyait surpris seul, traqué, pour ainsi dire, par une force supérieure au pied de la place même qu’il venait pour assiéger. Ces trois voiles anglaises étaient le Hampshire de 56 canons, le Dehring de 36, et l’Hudson-Bay de 32 canons. En entrant dans la baie, ils avaient découvert le Profond, un des vaisseaux de M. d’Iberville, commandé par M. Dugué, qui était pris dans