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HISTOIRE

Brouillan qui en était gouverneur, fit élever à la hâte une redoute et des batteries sur les rochers à l’entrée de la baie, et tira des bâtimens marchands les hommes nécessaires pour les servir. L’amiral Williams après les sommations ordinaires, commença une canonnade qui dura six heures, au bout desquelles il se retira, confus d’avoir échoué devant une bicoque qui ne contenait pas plus de cinquante hommes de garnison, et alla brûler, pour se venger, les habitations de la Pointe-Verte à une lieue de là.

Tandis que le principal siége des pêcheries françaises courait ainsi le plus grand danger, une escadre de France, sous les ordres du chevalier du Palais, était à l’ancre dans la baie des Espagnols, au Cap-Breton, de l’autre côté du détroit. Le comte de Frontenac ayant informé le gouvernement à Paris de l’intention de l’amiral Phipps de reprendre sa revanche devant Québec, et d’autres rapports ayant paru confirmer cette nouvelle, l’escadre en question avait été envoyée pour intercepter l’ennemi dans le golfe St.-Laurent.

Telle est l’histoire de Terreneuve jusqu’en 1696. La Grande-Bretagne occupait la plus belle portion de l’île, et la différence entre les établissemens français et les établissemens anglais était aussi grande là, que dans le reste du