Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome II, 1846.djvu/121

Cette page a été validée par deux contributeurs.
119
DU CANADA.

impatiemment le joug d’un gouverneur, qui lui paraissait gêner le commerce. M. de la Poype commanda treize ans dans ces parages ; mais ce fut pour lui autant d’années de désagrémens, de difficultés et de trouble. En 1685 M. Parat lui succéda. C’est sous son administration que le fort St.-Louis fut bâti. Dans le mois de février 1690 Plaisance fut surpris par les flibustiers, qui firent le gouverneur prisonnier dans son lit. Ils trouvèrent le fort sans garde et les soldats dispersés sur l’île. Ces corsaires enlevèrent tout après avoir dépouillé complètement les habitans, qui se trouvèrent comme s’ils avaient été jetés par un naufrage sur une côte déserte. Le gouverneur fut accusé de trahison, tandis que de son côté il rejeta ce malheur sur l’insubordination et l’esprit de révolte des habitans. Charlevoix, historien contemporain, laisse percer ses doutes sur la fidélité de ce fonctionnaire, et nous dit qu’il n’a pu savoir quelle avait été la décision du procès.

Deux ans après (1692), Plaisance fut attaqué une seconde fois ; mais par une escadre anglaise, commandée par l’amiral Williams, et composée de trois vaisseaux de 62 canons chacun, d’une frégate et d’une flûte[1]. M. de

  1. Charlevoix.