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DU CANADA.

De ces deux cantons il ne resta que des cendres. fl tut question ensuite d’aller châtier les Goyogouins, et même de bâtir des forts dans le pays ; mais dans le temps où l’on croyait M. de Frontenac arrêté à ce plan, il donna l’ordre de la retraite, soit que la difficulté de faire subsister son année dans une contrée qui ne présentait qu’une vaste solitude, l’eût engagé à prendre ce parti, soit qu’après les ordres qu’il avait requis d’évacuer les postes avancés de la colonie, et auxquels il avait osé désobéir, il ne crut pas devoir conserver une conquête qui aurait rendu les Iroquois plus implacables. Cette campagne, qui ne coûta que six hommes, avait inquiété beaucoup Albany et Schenectady. Ces villes, entre lesquelles et le lac Ontario l’on opérait, craignant d’être attaquées, avaient fait demander des secours au Jersey et au Connecticut.

Les Français avaient reconquis leur influence sur les tribus indiennes. Un chef sioux vint du haut de la vallée du Mississipi se mettre sous la protection du grand Ononthio. Il appuya les mains sur les genoux du gouverneur, puis il rangea vingt-deux flèches sur une peau de castor pour indiquer le nombre de bourgades qui lui offraient leur alliance. La situation du Canada était meilleure qu’elle ne l’avait été depuis le commencement de la