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DU CANADA.

montra dans cette occasion cette fermeté de caractère dont il avait déjà plus d’une fois donné des preuves. Convaincu du danger d’une démarche aussi inconsidérée, il prit sur lui de désobéir à l’ordre positif du roi. En effet, comme Charlevoix le dit très bien, nous n’aurions pas eu plus tôt évacué ces postes, que les Anglais s’en seraient emparés, et que nous aurions eu immédiatement pour ennemis tous les peuples qui s’y étaient établis à notre occasion, et qui, une fois réunis aux Anglais et aux cantons, auraient, dans une seule campagne, obligé tous les Français à sortir du Canada.

Après cette détermination grave, le gouverneur fit ses préparatifs pour sa prochaine campagne. 2300 hommes, dont 1000 Canadiens et 500 Sauvages, furent réunis à la Chine le 4 juillet (1606) et divisés en trois brigades. M. de Callières commandait l’avant-garde, M. de Ramezai le centre, et le chevalier de Vaudreuil l’arrière-garde. Elle s’embarqua enfin pour remonter les rapides et arriva le 19 à Catarocouy, où elle séjourna jusqu’au 26 pour attendre un renfort de Michilimackinac, qui ne vint pas ; elle traversa ensuite le lac Ontario et débarqua le 28 à l’embouchure de la rivière Oswégo. Là elle se divisa en deux corps, et se mit à remonter ce torrent l’un par sa rive droite et l’autre par sa rive gauche. Comme