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DU CANADA.

L’épidémie se communiqua à la ville et y décima la population. L’on dut abandonner une entreprise commencée sous d’aussi funestes auspices. La flotte regagna l’Angleterre après avoir jeté en passant quelques boulets sur Plaisance[1] Ce dernier effort acheva d’épuiser les colonies, anglaises qui avaient fait des dépenses considérables pour lever des troupes ; et de guerre lasse, elles supplièrent presque la métropole de leur faire avoir la paix[2]. Le Canada échappa ainsi encore une fois à un danger réellement plus grand que celui de 90 ; car sans tous ces malheurs la supériorité numérique des assaillans aurait rendu toute résistance vaine. Néanmoins comme il avait été quelque temps caché, et qu’il n’apparut que dans le lointain, l’on n’éprouva pas de s’en voir délivré une joie aussi vive que de la retraite de l’amiral Phipps.

La France attendit pour prendre sa revanche jusqu’en 1696. À cette époque le ministère résolut de faire sauter Pemaquid, sur la suggestion de M. de Villebon, et de chasser les Anglais de tous les postes qu’ils occupaient

  1. American annals.
  2. Lettre du gouverneur Fletcher : London documents, de la collection de M. Broadhead à la Secrétairerie d’état, Albany. Nous ne citerons désormais ces documens que sous le nom de Documens de Londres.