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HISTOIRE

priant de les toucher. Celui-ci les frotta avec ses mains. Le chef sauvage prit alors le bandeau qu’il avait sur la tête et le lui présenta. Aussitôt de nombreux malades et infirmes entourèrent le capitaine français et se pressaient les uns les autres pour le toucher.

Après avoir fait distribuer des présens, il se fit conduire à une montagne qui était à un quart de lieue de là. Du sommet, il découvrit un vaste pays s’étendant de tous côtés jusqu’où l’œil peut atteindre, excepté vers le nord-ouest où l’horison est borné dans le lointain par des montagnes bleuâtres. Vers le centre de ce tableau que traverse le St.-Laurent, « grand, large et spacieux, » s’élèvent quelques pics isolés. Les Sauvages lui montrèrent de la main la direction que suit le fleuve qui vient du couchant, et les endroits où la navigation en est interrompue par des cascades. Partout le pays lui parut propre à la culture. Dans la direction du nord-ouest, ils lui indiquèrent la rivière des Outaouais, dont un bras baigne le pied des Deux-Montagnes ; et lui dirent que passé les rapides du St.-Laurent, l’on pouvait naviguer trois lunes en le remontant, et qu’il y avait vers sa source des mines d’argent et de cuivre.

Enchanté de la vue étendue qu’on a du haut de cette montagne, Cartier la nomma Mont-Royal.