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HISTOIRE

rent au nord et au sud la vallée qu’il descend et dont il occupe par endroit presque tout le fond ; les îles aussi nombreuses et variées par leur forme, que dangereuses aux marins, et dont la multitude augmente à mesure qu’on avance ; enfin tous ces débris épars des obstacles qu’il a rompus et renversés, pour se frayer un passage à la mer saisissent l’imagination du voyageur qui le remonte pour la première fois autant par leur majesté que par la solitude profonde qui y règne.

Mais à Québec la scène change. Autant la nature est âpre et sauvage sur le bas du fleuve, autant elle est ici variée et pittoresque, sans cesser de conserver un caractère de grandeur.

À peine d’anticiper sur le temps, reproduisons le tableau qu’en fait un des auteurs qui aient le mieux écrit sur l’Amérique britannique, aujourd’hui que la main de la civilisation a répandu partout sur cette scène l’art, le mouvement et la vie.

« En remontant le fleuve, dit M. McGregor, le spectateur n’aperçoit la ville qu’au moment où il est presqu’en ligne avec l’extrémité supérieure de l’île d’Orléans et la pointe de Lévy. Alors Québec et les beautés sublimes qui l’environnent lui apparaissent tout à coup. Le grand et vaste tableau qui s’offre à ses regards frappe d’une manière si irrésistible qu’il est rare