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DU CANADA.

que les côtes de Terreneuve et de Labrador furent visitées par un Portugais nommé Cortéréal ; mais il n’y fit point d’établissement, du moins rien ne l’indique.

Nous touchons enfin à l’époque où nous trouvons les Basques, les Bretons et les Normands faisant tranquillement la pêche de la morue sur le grand banc de Terreneuve et sur les côtes du Canada. Charlevoix nous assure avoir vu, dans des mémoires, qu’un habitant de Honfleur, nommé Jean Denis, avait tracé une carte d’une partie du golfe St.-Laurent en 1506. L’on peut raisonnablement se demander comment ils ont pu se mettre en possession simultanément et si peu de temps après le voyage du navigateur vénitien, de cette branche d’industrie. Il semble qu’il aurait fallu à cette pêche plus d’une dizaine d’années pour acquérir l’étendue et l’importance qu’elle avait déjà. C’est ce qui a fait croire à quelques écrivains, que les navigateurs français connaissaient les parages dont nous parlons depuis longtemps. Quelques uns même l’assurent positivement, comme l’auteur des Us et coutumes de la mer, ouvrage estimé. — (V. appendice A).

Il est certain que, lorsque Sébastien Cabot visita Terreneuve, les naturels qu’il vit sur le rivage lui dirent que cette île se nommait Baccalleos du nom d’un poisson qui fréquentait ces