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DU CANADA.

à elle tout le commerce des Sauvages, excitait les Iroquois à nous faire la guerre, que l’Angleterre était en conséquence notre première ennemie ; que les cinq nations pour n’avoir point à lutter contre plus fort qu’elles, travaillaient à nous détacher nos alliés ou à les détruire les uns après les autres ; qu’elles avaient commencé par les Illinois qu’il était très important pour nous d’empêcher de succomber, mais que la chose était difficile, parceque la colonie n’était pas capable de mettre plus de mille hommes sous les armes[1], et qu’il faudrait encore, pour cela, interrompre une partie des travaux de la campagne ; qu’avant de prendre les armes, il fallait avoir des vivres et des munitions de guerre dans le voisinage de l’ennemi, parcequ’il ne s’agissait plus de l’effrayer, comme du temps de M. de Tracy, mais bien de le réduire au point qu’il ne pût plus faire de mal ; que le fort de Catarocoui serait très commode pour cela, puisque de ce poste on pouvait, en quarante huit heures, tomber sur le canton des Tsonnonthouans, le plus éloigné de tous, et sur lequel il fallait d’abord porter le premier

  1. D’après le rôle contenu dans l’Appendice D à la fin de ce volume, il paraîtrait qu’il y avait deux mille hommes en état de porter les armes dès 1668 ; mais l’assemblée supposait avec raison qu’une partie seulement de la population mâle pouvait aller porter la guerre au loin.