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HISTOIRE

Rivalité de l’Église et du gouvernement. — Arrivée de M. de la Barre qui vient remplacer M. de Frontenac.


Nous avons laissé le gouverneur aux prises avec une partie de son conseil au commencement de l’avant-dernier chapitre. L’opposition que le prêtre de Charny, représentant M. de Pétrée, la Ferté, son beau frère, et d’Auteuil, faisaient à l’élection d’un syndic des habitations, élection recommencée par trois fois, acheva de brouiller tout à fait M. de Mésy et l’évêque.

Le premier, voyant « l’opiniâtreté de la faction », c’est ainsi qu’il s’exprime, demanda l’ajournement du conseil, où il s’était rendu pour recevoir le serment du syndic élu. Mais s’étant ravisé, dans une séance subséquente il procéda à l’accomplissement de cette formalité, malgré les protestations de M. de Charny et des autres membres de l’opposition, auxquels, il fut répondu que la convocation des assemblées publiques n’était pas de la compétence du conseil.

Cette opposition se composait des membres déjà nommés, de Villeray et du procureur général Bourdon. Ils tenaient pour M. de Pétrée, qui se trouvait ainsi avoir la majorité dans le conseil, le gouverneur n’ayant pour lui que le Gardeur et d’Amours. Le peuple était bien aussi pour ce dernier, mais le peuple était sans influence sur ce corps ; de sorte qu’il ne