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DU CANADA.

languir était un sujet d’étonnement pour tout le monde ; et l’on ne savait que penser de la conduite de la fameuse compagnie des cent associés, qui donnait à peine signe d’existence. Le progrès que faisait alors le Canada était dû entièrement à des efforts individuels. L’établissement de Sillery et celui de Montréal furent commencés par des particuliers.

Le commandeur de Sillery qui voulait, à la suggestion des Jésuites, fonder une colonie composée exclusivement de Sauvages chrétiens, chargea, en 1637, le P. Le Jeune de cette entreprise ; lequel choisit un emplacement à 4 milles de la ville sur le bord du fleuve pour les y établir. Ce lieu conserve encore le nom du Commandeur ; mais le village indien a été transféré à St.-Ambroise de Lorette, en arrière, vers le pied des Laurentides.

L’établissement de l’île de Montréal fut commencé quatre ans après (1641). Les premiers missionnaires avaient voulu engager la compagnie du Canada à occuper cette île, dont la situation était avantageuse et pour contenir les Iroquois et pour l’œuvre des missions ; mais elle n’avait point goûté leur plan. Enfin, ce projet avait été repris par M. de la Dauversière, receveur-général de la Flèche en Anjou, et il s’était formé, sous ses auspices, une association de 35 personnes puissantes et pieuses, pour