danses funèbres, et des combats, espèces de tournois où se donnaient des prix. De temps en temps l’on entendait des cris, que l’on appelait le cri des morts.
Pour assister à cette grande solennité, les Sauvages venaient d’une très grande distance, quelquefois de 150 lieues. Ils étaient reçus avec toute l’hospitalité qui distinguait les Indiens ; on leur faisait des présens ; ils en donnaient à leur tour.
Après avoir accompli tous les devoirs imposés dans cette occasion, l’on reprenait les ossemens, et on allait les porter dans la salle du Grand-Conseil, où ils étaient suspendus aux parois. Un chef entonnait alors le beau chant des funérailles : « Os de mes ancêtres, qui êtes suspendus au-dessus des vivans, apprenez-nous à mourir et à vivre ! Vous avez été braves, vous n’avez pas craint de piquer vos veines ; le maître de la vie vous a ouvert ses bras, et vous a donné une heureuse chasse dans l’autre monde.
« La vie est cette couleur brillante du serpent, qui paraît et disparaît plus vite que la flèche ne vole ; elle est cet arc-en-ciel que l’on voit à midi sur les flots du torrent ; elle est l’ombre d’un nuage qui passe.
« Os de mes ancêtres, apprenez au guerrier à ouvrir ses veines, et à boire le sang de la vengeance. »