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CONTES CORÉENS

proposa de lire à son tour. Paksen lisait bien, et sa voix était très agréable.

Le maître de la maison en fut charmé, car il aimait à entendre lire, et il proposa au jeune étudiant de rester chez lui quelques jours.

Paksen s’installa chez lui et y demeura, passant son temps à se promener et à lire. Non loin de là, habitait une jeune veuve. En passant devant la ferme de la jeune femme, Paksen la vit et s’éprit d’elle.

Il se promena fréquemment devant sa demeure jusqu’à ce qu’elle l’eût remarqué et qu’elle fût devenue amoureuse de lui.

Alors la jeune femme choisit pour se promener les moments où passait le jeune homme et, enfin, ils firent connaissance. Paksen dit son amour et apprit que son sentiment était partagé. Mais comme la veuve n’appartenait pas à la caste noble, il ne pouvait pas l’épouser.

Alors, ils résolurent de s’en aller et de se marier dans un autre pays.

Comme les parents de la jeune veuve ne l’auraient pas laissée partir, elle décida de s’enfuir en cachette.

Un jour elle dit à Paksen :

« Loue ou achète des mules et envoie-les moi, la nuit, quand tout le monde sera endormi. Je les chargerai de tout ce que j’ai de précieux et les enverrai chez toi, et tu viendras me rejoindre au matin avec les mules, devant les portes de la ville, à l’heure où on les ouvre. »

Paksen n’avait pas de mules et il chercha longtemps le moyen de s’en procurer. Enfin il résolut d’aller chez