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CONTES CORÉENS

Le troisième dit :

« Et l’on vous donnera de bonnes places. »

Puis les trois garçonnets disparurent et les charbonniers étonnés revinrent et racontèrent ce qu’ils avaient vu.

« Je savais tout cela, leur dit Volmaï, car je suis devineresse. Je vous dirai même ce qu’il convient de faire pour obtenir de bonnes places et chasser celui qui nous opprime. Dites à tous vos camarades de se rassembler ici ce soir et venez aussi. »

Quand tous les charbonniers se furent réunis à l’heure fixée, Volmaï fit entrer son mari dans sa chambre à coucher et lui dit :

« Il y a dix ans, j’ai résolu d’épouser un ministre. Je t’ai épousé, parce que, étant devineresse, j’ai pressenti tes hautes destinées. Maintenant, je te le dis, ton heure est venue : aujourd’hui même, tu seras nommé ministre et demain, le peuple tout entier te reconnaîtra pour tel. Tiens, prends cette hache. Tes camarades et toi, vous allez vous rendre, chacun de son côté, à la capitale, et vous rassembler près de la maison d’Orou. Toi seul tu entreras dans la maison du maître et tu lui diras : « Ma femme Volmaï te salue. Avec cette hache je briserai la serrure des portes du palais, puis j’accompagnerai les gens qui sont dans la rue et attendent mes ordres, pour remplacer la garde qui s’enfuira du palais. »

Tout se passa comme la femme l’avait prédit.

Quand le mari de Volmaï entra dans la maison