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CONTES CORÉENS

femme d’une beauté saisissante. Elle était robuste et élancée et le chasseur ne put soutenir le regard de ses grands yeux verts.

Elle traversa le chemin du jeune homme qui, selon l’ordre du devin, la suivit pour l’embrasser.

Il lui sembla qu’elle ne hâtait pas sa marche ; cependant, il ne put la rejoindre que le soir, comme elle entrait dans une petite chaumière.

Le chasseur en franchit le seuil, derrière elle.

Il se trouva en présence du père et de la mère de la jeune fille.

Le tireur d’arc les salua et leur expliqua le motif de sa visite.

« Si le devin a ainsi parlé, obéissons », dit le père.

Et l’archer fut autorisé à embrasser la jeune fille.

« Il se fait tard, dit le vieillard, tu peux coucher ici, si tu le désires.

— Je ne refuserais pas de passer ma vie entière sous votre toit, répondit l’archer, car je sens que j’aime votre fille et je suis prêt à l’épouser.

— Eh bien ! épouse-la, » dit le vieillard.

Et ils marièrent les jeunes gens selon l’usage du pays.

La nuit vint et tous se couchèrent.

L’archer se réveilla et vit, à ses côtés, une jeune tigresse endormie, plus loin, deux vieux tigres.

Pris de peur, il ferma les yeux ; quand il les rouvrit, il ne vit plus des tigres, mais des créatures à figure humaine. L’archer pensa qu’il avait rêvé, et se rendormit.