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L’ONCLE

— Le récit de mes bonnes œuvres ne prendra pas beaucoup de temps ; toutes ensemble, elles ne valent pas une tasse de millet. Il n’y en a qu’une en tout et pour tout j’ai secouru une fois deux pauvres gens.

— Ces pauvres gens eurent une fille, demanda la femme ; ils n’avaient pas de quoi payer la table et les mets qu’on offre à la jeune mère et tu leur vins en aide ?

— Cela est vrai.

— Ces gens c’était nous, dit la femme du beau-père du roi ; et notre fille est maintenant la femme du roi. Depuis lors, je n’ai cessé de supplier le ciel afin que tu soies retrouvé, tant j’étais impatiente de remercier celui qui nous a secourus dans notre détresse. »

Et la femme du beau-père du roi se jeta aux pieds du vieillard et son mari s’inclina devant lui jusqu’à terre.

La mère s’en alla chez sa fille et lui dit :

« Veux-tu voir ton second père, dont je t’ai parlé plus d’une fois ? Il est dans ce palais. »

La fille raconta l’événement au roi son mari et celui-ci alla voir le vieillard.

« Comme nous avons un père, dit le roi, nous appellerons ce vieillard oncle, » titre qui, comme on le sait, est aussi important que les douze charges gouvernementales.

Et le devin du beau-père du roi acquit une telle réputation qu’il gagna bientôt une fortune égale à celle du monarque.