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NI-MOUEI

— Voilà qui est admirable, déclara l’empereur. Pour te récompenser, je te donne cette perle à la condition que tu en prennes le plus grand soin et que tu puisses me la montrer chaque fois que je te la demanderai. Sinon, malheur à toi. »

Et quand l’empereur eut congédié Ni-Men, il ordonna à ses gardes de s’emparer de la perle sans que Ni-Men s’en aperçût et de la jeter où bon leur semblerait.

Un garde déguisé suivit Ni-Men sur le bac, vola la perle que celui-ci avait serrée dans son panier et la jeta dans l’eau.

Après avoir traversé la rivière, Ni-Men s’arrêta dans une ferme pour y passer la nuit. Avant de se coucher, il fouilla dans son panier pour s’assurer que la perle s’y trouvait toujours. À vrai dire, depuis que l’empereur la lui avait donnée, la belle insouciance de Ni avait disparu. Il songeait sans cesse au cadeau de l’empereur.

Lorsqu’il eut cherché, et vainement ! il connut à son tour le chagrin et le souci.

Sa nuit fut sans sommeil ; cependant, vers le matin, il se sentit de l’appétit.

C’est à ce moment-là qu’il entendit le cri d’un pêcheur ; il le héla et lui acheta un poisson. Quels ne furent pas son étonnement et sa joie en trouvant sa perle dans les entrailles du poisson !

Sur ces entrefaites, l’empereur donna l’ordre de faire revenir Ni-Men.

Quand il fut en sa présence, le souverain lui demanda d’un ton menaçant :