« Oh ! ma fille ! ma fille ! qu’as-tu fait ? Je ne veux pas de ce sacrifice ! »
Il s’en alla trouver les marchands et leur dit :
« Je ne vous donnerai pas ma fille. Reprenez votre riz.
— Nous l’avons déjà envoyé au couvent, » répondirent-ils.
Alors le vieillard s’affaissa et se mit à crier en s’arrachant les cheveux de désespoir :
« Pourquoi me prend-on ma fille ? À quoi bon me rendre mes yeux dans la vieillesse si ce n’est que pour pleurer ? Elle est jeune et je suis vieux. »
Mais Sim-Tchen l’embrassa tendrement et lui dit :
« Ne parle pas ainsi, père ! Souvent un vieil arbre porte des fleurs, alors qu’il n’en pousse pas sur les jeunes troncs. C’est la volonté des dieux. Je n’ai pas peur de la mort. »
Et Sim-Tchen s’en alla avec les marchands. Aux amis qui l’accompagnèrent, elle dit :
« Ne pleurez pas sur mon sort. Si vous m’aimez prenez soin de mon père et nourrissez-le comme je l’ai nourri moi-même. Ne pleurez pas, je ne crains pas la mort. Je suis heureuse de mourir pour mon père. »
Tous vinrent et entendirent ces paroles. Le prince de San-Nara, un vieillard encore plus grand que son père, lui dit :
« Tu es une fille admirable. Il faut que chacun fasse tout ce qui est en son pouvoir. Tu ne mourras pas. Tu