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CONTES CORÉENS

Bientôt la nuit tomba et Diou-Si s’endormit profon­dément.

Le vieillard, au visage et aux cheveux blancs comme l’argent, et monté sur un taureau, lui apparut de nouveau en rêve.

Quand Diou-Si se réveilla, elle ne vit plus de hutte, elle ne vit plus de bûcheron, mais, auprès d’elle, elle vit plusieurs lingots d’or.

« Grâce à cet or, s’écria Diou-Si, je vais pouvoir bâtir en ce lieu une ville entière. De toutes parts viendront à moi ceux qui ont faim et, dans leur foule, je rencon­trerai peut-être mon Huit-fois malheureux ! »

Elle fit comme elle avait dit. Tous les pauvres, tous les affamés, tous les miséreux accoururent dans la ville qu’elle avait fondée. Son espoir fut réalisé. Un jour, elle vit arriver son mari, Minoran.

Quand elle l’aperçut, elle s’élança vers lui et lui re­procha tendrement de l’avoir abandonnée. Puis elle lui fit jurer qu’il ne la quitterait plus jamais. Minoran et Diou-Si vécurent des jours heureux, donnant à man­ger et à boire à tous ceux qui imploraient leur pitié.

ii

Or il arriva que Diou-Si un jour manqua de monnaie. Il fallait sans tarder se rendre à la ville voisine pour y changer de l’or. En lui remettant un lingot, Diou-Si pria son mari d’en détacher un très grand nombre de