parle de ton camarade. Apprends que c’est une jeune fille et la meilleure des jeunes filles. »
Le soir, Jan-Boghi dit à Vonléï :
« Ce n’est pas en vain que mon cœur bondissait au-devant de toi, ce n’est pas en vain que je t’aimais avec passion. Maintenant que nos études sont achevées qui nous empêche de devenir mari et femme, si tu m’aimes ?
— Si je t’aime ? répondit Vonléï, je t’ai aimé dès que je t’ai vu. As-tu donc oublié que nous sommes frères ?
— C’est par tromperie que je suis devenu ton frère et je ne me reconnais lié par aucune obligation, dit Jan-Boghi. Et sortant l’amulette, il ajouta : reprends-la.
— Mais moi je suis encore liée, » répondit-elle.
Alors Jan-Boghi l’enlaça et lui dit :
« Ô Vonléï, pourquoi me mets-tu à la torture, alors que l’heure de notre bonheur est sonnée ? »
Et il se mit à supplier la jeune fille avec tant d’ardeur, qu’elle lui dit :
« Soit, mais il faut d’abord que je sois relevée de mon serment. Quand j’en serai affranchie, je reviendrai auprès de toi. »
Jan-Boghi s’endormit. Mais à son réveil, Vonléï avait disparu.
« Mon bien-aimé, lui écrivait-elle dans une lettre, qu’elle lui avait laissée, je t’aime et je t’appartiens. Je te resterai éternellement fidèle. Mais je ne serai à toi que dans l’éternité ».