Page:Garine - Contes coréens, adaptés par Persky, 1925.pdf/112

Cette page a été validée par deux contributeurs.
110
CONTES COREENS

on rôtissait un misérable sur un bûcher et on l’arrosait avec des verres d’eau-de-vie brûlante. C’était un homme qui ne s’était jamais occupé du tombeau de ses ancêtres. Dans la quatrième, on coupait les lèvres à une méchante femme.

Et les enfants traversèrent un grand nombre de salles. Dans l’une d’elles un homme mangeait des hors-d’œuvre et de bonnes choses : c’était un juste.

Dans la pièce suivante, qui était vaste et claire, ils virent une femme au visage beau et souriant. C’était leur mère.

Et Okonchanté, Dieu du Ciel lui-même vint à eux.

« Voici votre grand-père, dit la mère aux deux enfants.

— Oui, répondit Okonchanté, en les caressant, je suis votre aïeul, votre mère est ma fille. C’est moi qui vous ai envoyé les poires et les trois lanternes, grâce auxquelles vous êtes parvenus au ciel, près de moi. Vous ne retournerez plus sur la terre, dorénavant vous vivrez toujours auprès de votre mère et vous jouerez dans ce jardin. »

Il ouvrit une porte et les enfants aperçurent un jardin comme il n’y en a point ici-bas.

Et ils oublièrent bientôt la terre.