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CONTES CORÉENS

Paksen se réveilla le matin et se rappela son rêve. Il remercia le ciel, le grand dragon, et s’en alla au pays d’occident.

Après trois soleils, il découvrit le lac et les trois arbres.

Alors il se mit à creuser, et vit une quantité d’or telle qu’on ne peut se la représenter qu’en imagination.

Il creusa longtemps, lorsque la soif le tourmentait, il allait se désaltérer au lac et quand il avait faim, il mangeait de la racine de je-chen. Il creuserait encore, si le dragon n’était venu le trouver une nuit, comme la première fois, au quatrième jour de la nouvelle lune, et ne lui avait dit :

« Malheureux homme, sais-tu depuis combien de temps tu fouilles le sol ? Depuis quinze ans et trois mois lunaires ! »

Paksen, très surpris, murmura :

« Je vais m’arrêter. »

Aussitôt tout l’or disparut, sauf la quantité extraite : elle représentait bien la charge de cent mules.

Paksen prit autant d’or qu’il en pouvait porter, et retourna sur ses pas. Devant lui, les arbres s’écartaient pour laisser le chemin libre. Les marais devenaient secs et des ponts s’édifiaient sur les rivières. Mais dès qu’il avait passé, il n’y avait plus derrière lui que des marais, des bois et des montagnes infranchissables.

Il atteignit une ville chinoise où il vendit tout son or, ce qu’il n’aurait pu faire en Corée, où il aurait été mis à mort, conformément à une loi du pays interdisant la recherche du précieux métal.