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barons, le Roi baisa Hervis qui lui jura d’être son homme à l’avenir, et de tenir de lui son fief de Metz.

IX - MORT D HERVIS — GARIN ET BEGON A LA COUR DE PEPIN.

Avant de prendre congé, Hervis tint conseil avec Anséis. Il fut convenu que le Duc rassemblerait au plus tôt les hommes de son lignage, et que le roi de Cologne arriverait avec les siens sans retard. Hervis marqua Anserville pour le rendez-vous commun ; c’est une ville à quatre lieues de Metz. On comptait dans son ost trois cents chevaliers à écus, et dans celui d’Anséis quatre cents, rassemblés dans les montagnes aiguës qui ferment le val de Metz. Le Duc, averti de leur arrivée, convient avec Anséis de commencer l’attaque. Il fond, au point du jour, sur le camp des Sarrasins ; la foudre n’est pas plus rapide : malheur à ceux qui l’attendent ! les Païens fuient devant lui à qui mieux mieux ; ils sont poursuivis durant trois heures. Mais dans cette chasse il arriva qu’un carreau, lancé de loin, vint frapper le Duc en pleine poitrine ; la plaie fut grande et mortelle. On vint l’apprendre à Anséis : « Roi, tout est perdu , c’en est fait d’Hervis ; il ne restera rien de vos conventions. — « Ecoutez, répond le Roi, « ce qu’il faut faire : ne perdez pas un moment, entrez dans la ville ; emparez-vous des forts et saisissez-vous des portes. »

Ceux de Metz, ne pouvant retenir les Allemands, se contentent de crier : « Trahis ! trahis ! » Berengier, le maître de Garin et de Begon, entend la clameur, se hâte de faire monter les enfants sur deux bons chevaux, sort de la ville et