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VIII - LES HONGRES DEVANT METZ — HERVIS DEVIENT L'HOMME DU ROI ANSÉIS.

Il faut maintenant vous parler des Hongres, que Dieu maudisse ! et qui de nouveau se rassemblèrent en Gaule, pour y continuer leurs ravages. Dans l’espoir de tirer vengeance du duc Hervis, ils allèrent assiéger Metz ; le paladin n’ayant pas à leur opposer assez de chevaliers, s’en vint demander aide et protection au jeune roi Pépin, qu’il trouva non sans peine à Montloon, dans la compagnie d’Hardré et d’Amauri, que Dieu puisse confondre ! On pouvait aller jusqu’à l’eau du Rhin et parcourir soixante pays avant de rencontrer deux pareils félons.

Hervis monta les degrés du palais de marbre ; devant lui tous se levèrent, jeunes ou vieux. Le Roi lui-même accourut à sa rencontre : « Soyez le bienvenu, gentil Duc. — Sire, grand merci ! Ecoutez pourquoi je suis venu : les Païens sont entrés dans ma terre, ils malmènent et ravagent le val de Metz. Je me réclame de vous, gentil empereur, car Metz est de votre fief ; vous devez le garantir, c’est notre droit de compter sur vous. — J’en parlerai, » répondit le Roi, « sachez que vous êtes le dernier auquel je voudrais refuser secours. — Sire, grands mercis ! au besoin reconnait-on les amis. »

Le Roi se lève et s’en va conseiller avec Amauri, Eudon et le fleuri Hardré. il n’avait encore que douze ans et demi : « Maire Hardré, » dit-il, « que pensez- vous de la requête du Loherain, lui qui servit si bien mon père et qui