Page:Garin Le Loherain.djvu/15

Cette page n’a pas encore été corrigée

II - DELIVRANCE DE PARIS.

Cependant les étendaient de trois côtés leurs ravages. Après la destruction de Reims, ils étaient entrés dans Soissons. Plus de cent mille païens environnaient Troyes, cent mille autres étaient aux portes de Paris. C’est alors que Fossés fut ruiné, comme on le voit par les anciennes chansons.

Le roi Charles Martel avait pris le chemin de Paris, dont il voulait faire lever le siège. Au point du jour, les bonnes gens de la cité entendent le son des trompes ; le bon roi Charles arrivait. Chacun de le dire à son voisin : un messager vient l’annoncer à la Reine. Les moutiers de la ville mettent leurs cloches en mouvement : « Vive Charles Martel ! » crie-t-on sur son passage ; « vive le bon Roi qui vient en aide à ses hommes ! »

Le camp des Vandres était établi le long du bourg Saint-Marceau. Une partie de ces mécréants, gagnant l’autre rive de la Seine vers Saint-Paul, poussa jusqu’à Saint-Denis, dont le moutier opulent leur faisait envie. Par bonheur. l’Abbé l’avait fait entourer de larges fossés et de palissades ; il avait armé trois cents de ses moines, si bien qu’il fallut les assiéger en règle. Le Roi, profitant de l’absence de ces gloutons, dit au duc Hervis d’attaquer ceux qui étaient demeurés vers Saint-Marceau. Hervis ne perd pas un moment ; il fond sur eux, fait voler les tètes, éventre les chevaux, contraint les Païens d’abandonner leurs pavillons. Ils dépêchent vers Saint-Denis pour avertir leurs amis de revenir

en toute hâte, parce qu’ils sont aux prises avec les Fran-