Page:Gardey - Anglophilie gouvernementale.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que les titulaires de cette pièce étaient vêtus comme tout le monde : l’absence d’une soutane les laïcisait.

Voici d’ailleurs, dix-huit mois après la laïcisation des écoles de Papeete, les termes dans lesquels s’exprimait un pasteur français nouveau venu à Tahiti, dans une lettre adressée en mars 1884 à leur maison mère de la rue Arago, 112, à Paris, et rendue publique par le Messager de Tahiti dans son numéro du 15 février 1887 :

« Les Frères et les Sœurs n’ont reçu qu’à titre provisoire la direction de ces établissements (les écoles de Mataîea) et nous faisons des vœux bien ardents pour que vienne, sans trop tarder, un personnel de notre culte pour les remplacer. »

C’est cela que dans une certaine sphère on appelle l’enseignement laïque.

J’ai dit que la Mission protestante avait créé à Papeete une institution pour les enfants des deux sexes qu’elle avait dénommée « Écoles françaises indigènes».

Cette appellation n’a pas été justifiée, de mon temps au moins. À l’exception de deux ou trois jeunes filles, habituellement de la colonie étrangère, qui sortaient chaque année munies de connaissances assez étendues, le plus grand nombre ne recevait qu’une instruction très rudimentaire. Quant aux garçons, la délégation du Conseil de l’instruction publique appelée à visiter ces écoles en 1880, 1881 et 1882, ne fut pas peu surprise de constater qu’un instituteur français, venu de la métropole, faisait la classe… en tahitien et que l’on se servait comme livre de lecture courante du « Voyage du pèlerin ». — Cette école de garçons n’a donné, à aucune époque, de résultats appréciables ; aussi a-t-elle été fermée, si mes sou-