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a publié, en 1837, un ouvrage d’autant plus précieux et intéressant, que ces peuplades n’ayant pas de traditions écrites, il a fallu un long séjour parmi elles et n’être guidé par aucune préoccupation politique ou religieuse pour arriver à juger impartialement les événements accomplis ainsi que ceux qui suivirent.

« Ce fut donc seulement vers ce temps que dans ces entretiens familiers, amenés par les circonstances, ce missionnaire (M. Nott) et d’autres qui revinrent bientôt après, et qui tous possédaient assez bien déjà la langue nationale, donnèrent à Pomare et à sa suite les premières notions de la religion chrétienne. Le moment était des plus favorables pour en faire goûter les maximes.

« Dans la situation où se trouve ce prince, de 1809 à 1811 et 1812, exilé, sans le moindre espoir de rentrer dans ses États, la peinture d’un dieu auquel rien ne pouvait résister devait lui plaire, d’autant plus que les dieux qu’il adorait semblaient, ou ne pouvoir plus le servir, ou l’avoir abandonné. Il les redoutait encore ; mais il n’était pas nouveau chez les Océaniens de quitter un dieu pour en adorer un autre, ou d’offrir des sacrifices à une divinité qu’ils croyaient plus puissante et qui protégeait leurs ennemis. La difficulté était de les abandonner tous indistinctement, de renoncer à tous à la fois ; s’il ne se fût agi que d’un « Maraï » (autel), Jéhova aurait eu le plus considérable.

« Pomare balançait toujours ; mais il parlait souvent, à ce qu’il parait, de ces passages de l’histoire uive où Dieu vient tout à coup au secours de ceux qui le reconnaissent et punit ceux qui servent les faux