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de chaleureux patriotisme dont le protestantisme français est animé profondément.

Je ne sache pas que, dans mes articles, j’aie jamais dit quoi que ce fût, qui pût faire croire que je mettais en doute le patriotisme de mes concitoyens de la religion réformée. Le patriotisme heureusement, en notre pays si divisé à tant d’autres points de vue, n’est l’apanage exclusif d’aucune religion ni d’aucun parti. Nous sommes tous patriotes, parce que nous sommes Français, et que la France est faite du plus pur sang de nos ancêtres. Être patriotes, pour nous tous, fils de ce généreux et chevaleresque pays, c’est être nous-mêmes. Et vraiment, je n’avais pas besoin de la conférence de mon obligeant visiteur, pour m’incliner devant cette vérité si peu difficile à découvrir et à professer.

Pour mon humble part, j’ai connu beaucoup de protestants, charmants à tous égards, et que j’ai toujours vus animés du patriotisme le plus ardent.

Il y a une raison majeure, du reste, pour ne pas soupçonner le patriotisme de nos protestants en général, et de nos protestants de l’Est en particulier. Beaucoup d’entre eux, presque la plupart, originaires des provinces perdues, ont sacrifié leurs intérêts de là-bas à l’amour de la mère commune. L’ennemi s’est assis à leurs foyers, il les a faits siens. Ils ont assisté en victimes à la mutilation de la France. Et leur patriotisme s’est encore avivé dans la plus cruelle épreuve que nous ayons eu à subir depuis des siècles.

Cela, je n’en doutais pas, je le savais, et je suis encore heureux de le redire aujourd’hui.

Pour ce qui concerne plus particulièrement Madagascar, mon honorable visiteur a bien voulu m’assurer que le protestantisme français faisait de la grande île africaine l’objet de ses vives préoccupations.

Une mission française est partie de la Métropole pour aller étudier la question religieuse dans notre nouvelle