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des sucs abondants. Tout se liquéfia d’une bonne et incomparable manière. Les suras virent cela et lurent contents. L’or lui-même, s’étant fondu, coula, et les suras, ayant bu de cette eau, devinrent immortels. L’eau de la mer devint du lait excellent mêlé avec des sucs très-favorables. Ces sucs s’étant joints à l’eau devenue du lait, il s’en forma du beurre pur.

Alors les suras dirent à Brahma : « Seigneur, une grande fatigue a eu lieu ; toutefois, jusqu’à présent, l’ambroisie n’a pas paru. Nous avons tous éprouvé de la fatigue et nous n’avons plus de forces. »

Brahma, aux paroles de bénédiction, dit à Nârâyan : « Faites bonté et joie. Les dévas sont fatigués et n’ont plus de force ; rendez-les forts vous-même[1]. »

Wischnu dit :
DOHA.

Je vais départir une grande force aux suras, ô Brahma, qui donne le bonheur ! Qu’on agite rapidement la mer en faisant tourner le mont Mandar.

CHARṆAKULAKACHHAND.

Les suras ayant été fortifiés se mirent à tirer, et ils barattèrent aisément la mer, au moyen du mont Mandar.

Sûta dit :

La troupe des suras reçut[2] la force donnée par Wischnu et agita fortement l’eau de la mer. D’abord il en sortit la lune,

  1. À la lettre : « Vous-même faites d’eux des forts. »
  2. À la lettre « prirent, » à cause du mot collectif गपा « troupe. » Cet idiotisme rappelle l’expression du Nouveau Testament : Σώσει τὸν λαὸν αὐτοῦ ἀπὸ τῶν ἁμαρτιῶν αὐτῶν. Salvum faciet populum suum à peccatis eorum. (Math. I, 21.)