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volaient par milliers. Les asouras, frappés de coups de tchakra, vomissaient beaucoup de sang et tombaient sur le sol, percés de coups d’épées, de lances et de piques aiguës. Leurs têtes, couvertes de parures d’or, tombaient les unes après les autres sous les coups redoutables de la hache ; leurs cadavres nageaient dans le sang, et gisaient semblables au sommet des montagnes sur lesquelles resplendissent les minéraux.

Les combattants poussaient de grands cris et se frappaient les uns les autres ; le soleil était obscurci ; tous s’entre-tuaient à coups de pique ; de près, ils combattaient avec les poings, et le bruit de la mêlée arriva, pour ainsi dire, jusqu’aux cieux. On entendait de tous côtés ces cris terribles : « Taillez en pièces, « tuez, renversez, attaquez ! »

Au milieu de cette horrible mêlée, les dieux Nara et Nârâyana arrivèrent sur le champ de bataille. Le grand Vichnou, voyant dans les mains de Nara un arc céleste, pensa à son tchakra destructeur des dânavas. Alors le tchakra Soudarsanâ, resplendissant comme le soleil, rapide dans sa course, destructeur des ennemis et terrible à voir dans le combat, comprenant la pensée même du dieu, tomba du haut du ciel, brillant comme la flamme du sacrifice, et répandant partout la terreur. Vichnou, tournant son bras comme la trompe d’un éléphant, lança le tchakra redoutable et étincelant qui détruit les villes ennemies. L’arme, brillant d’un éclat pareil à celui du feu de la destruction finale des êtres, lancée par la main du roi des hommes, bondit à plusieurs reprises, et, dans sa course rapide, tua par milliers les enfants de Diti et de Danou. Semblable à une flamme ardente, elle brûla et renversa les asouras ; puis, retombant sur la terre, elle s’abreuva de sang comme un pisâtcha[1].

Alors les asouras, loin de se décourager, lancèrent sur les souras des quartiers de rochers, et volèrent dans l’espace

  1. Pisâtcha, génie malfaisant.