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bres en Orient, je mentionnerai encore une « Histoire de Hurmuz, fils de Schapur, » roi de Perse, autrement dit Hormizdas, fils de Sapor, le même qui favorisa la propagation des erreurs de Mani, c’est-à-dire de Manès, grand peintre et grand prestidigitateur selon les Orientaux.

Mais, outre ces légendes communes à tout l’Orient musulman, il y a des légendes indiennes aimées des natifs, et que les poètes hindoustanis n’ont pas manqué d’exploiter. Telle est par exemple la touchante histoire de Sakuntala, non selon la variante du drame, mais selon le récit original du Mahabharata, que j’ai fait connaître par ma traduction de la version hindie de cet épisode[1]. Je connais quatre différents romans hindoustanis sur ce sujet : celui de Nawaz, qui avait reçu du sultan Farrukh Siyar le titre de kabischwar[2] « roi des poëtes, » celui de Jawan (Kazim Ali), intitulé Sakuntala natak « le drame de Sakuntala, » et qui a été publié à Calcutta en 1801 en caractères latins, d’après le Romanized system du docteur Gilchrist ; celui de Gulam Ahmad, intitulé Faramosch Yad « Oubli et Souvenir, » imprimé à Calcutta en 1849, et dont il a été donné une analyse dans le Journal Asiatique[3] ; enfin celui d’un écrivain guèbre[4].

Telle est encore la légende de Padmawati, célèbre reine du moyen-âge de l’Inde. Elle était fille du roi de Ceylan, et mariée à Ratan, roi de Chitor, qui fut vaincu par Ala uddin en 1303. Selon Jaïci, un des romanciers indiens qui a développé en vers son histoire, elle périt volontairement dans les flammes, à la tête de plusieurs milliers d’autres

  1. Revue orientale, 1852.
  2. Voyez t. Ier, p. 209, de mon Histoire.
  3. Par M. le chanoine Bertrand, en 1850.
  4. Bomanji Doçabji, dont il a été parlé plus haut.