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» De qui parlez-vous donc ? De votre époux ?
» Non, d’un bouquet de roses[1] »

Le pahéli « énigme » consiste, selon le même Saïyid Ahmad, à développer les qualités, les particularités et la nature d’une chose dont on demande ensuite le nom. Ce qu’on recherche beaucoup dans le pahéli, c’est d’insérer adroitement le nom même de la chose dont il s’agit dans la description qu’on en donne, de façon qu’il soit difficile de s’en apercevoir. Malik uddin, Bismil et l’Amir Rhusrau ont excellé en ce genre. Voici un pahéli du dernier :

Demande : Quelle est cette chose à laquelle contribue l’huile de l’épicier, le vase du potier, la trompe de l’éléphant, le signe du nabab ?
Réponse : Une lampe.


On nomme pakhana « pierre » une espèce de litanie offrant la description d’une femme en un certain nombre de phrases dont les mots principaux commencent par la même lettre. En voici un dont les mots dans le texte commencent par un a[2] :

Ma bien-aimée est arrivée.
Demande : D’où est-elle arrivée ?
Réponse : D’Akbarabad.
Demande : Où va-t-elle ?
Réponse : À Aurangabad.
Demande : Comment s’appelle-t-elle ?
Réponse : Auder Kuar (la jeune Auder).

  1. Voyez-en le texte dans mes Rudiments de la langue hindoustani, p. 23.
  2. Il est dû à Malik uddin, l’auteur du Baschaschat ulkalam. Voyez Ouseley, Notices of Persian poets, p. 244.