takhallus de Sahin, et nommée familièrement Ji Sahib ou Sahib Ji (Madame la Dame), célèbre parmi les écrivains urdus, surtout par ses gazals. Elle est élève d’un poëte très-distingué, Mun’im, qui a été aussi le maître de Schefta, un des biographes que j’ai le plus consultés, et de plusieurs autres écrivains. Elle a habité tour à tour Delhi et Lakhnau, et elle est l’objet d’un masnawi de Muzi ullah Khan, intitulé « Le tendre discours » (Caul-i gamin).
Une autre femme poëte, probablement musulmane, malgré son nom hindou, c’est Champa, dont le nom est celui de la jolie fleur du michelia champaka. Elle faisait partie du harem du nabab Huçam uddaula, et Cacim la met au nombre des poëtes urdus.
Nous avons aussi une simple bayadère nommée Farh (Joie), ou plutôt Farh Bakhsch (Donneuse de joie), à qui on doit des poésies hindoustanies. Schefta mentionne une autre bayadère nommée Ziya (Éclat) ; et ’Ischqui une troisième, nommée Ganchin.
Une quatrième bayadère a acquis, comme poëte hindoustani, une plus grande célébrité que les précédentes, c’est Jân (Mir Yar Ali Jan Sahib), native de Farrukhabad, mais qui a surtout habité Lakhnau, où elle a obtenu ses succès littéraires. Elle s’appliqua dès son enfance à la musique et à la littérature, et elle apprit le persan. Elle s’adonna surtout à la poésie hindoustanie, et le biographe Karim la considère comme son maître et la consulte sur ses propres vers. Elle a publié à Lakhnau, en 1262 (1846), un diwan ou recueil de ses poésies, qui a eu un grand succès et qui est écrit dans le style particulier aux zananas ; elle était alors âgée d’environ trente-six ans.
Je dois mentionner encore une femme poëte hindoue, Ram Ji de Narnaul, surnommée Nazakat (Gentillesse), dont le