composition prennent alors deux différents surnoms poétiques ou takhallus, selon qu’ils écrivent en hindoustani ou en persan : ainsi Wajih uddin se nomme Wajih, et Barin ; et Muhammad Khan, Walih et Saquib, selon qu’ils ont écrit en hindoustani ou en persan.
Essayons d’établir des catégories parmi ce nombre considérable d’écrivains. La première distinction à établir, celle qui semble la plus naturelle, c’est de les séparer en Hindous et en Musulmans, en faisant observer toutefois que presque aucun musulman n’a écrit dans le dialecte hindouï ou hindi, tandis que nombre d’Hindous ont écrit en urdu et même en dakhni, de même qu’ils ont écrit plus anciennement en persan, ainsi que Saïyid Ahmad l’a dit dans l’extrait que j’ai donné plus haut de son Açar ussanadid. Mais tandis que sur les trois mille écrivains indiens dont j’ai parlé, on compte plus de deux mille deux cents écrivains musulmans, on ne compte pas huit cents écrivains hindous, et ce ne sont encore qu’environ deux cent cinquante de ces derniers qui ont écrit en hindi. À la vérité, nous sommes loin de connaître tous les écrivains qui font partie de cette catégorie, car nous manquons de tazkiras pour les poëtes hindis, et ainsi un grand nombre nous sont inconnus, tandis qu’il n’en est pas de même des écrivains urdus, dont les biographies originales ont eu soin de citer au moins les noms. Ce sont surtout des Hindous habitants du Panjab, du Kachmyr, du Rajpoutana et des pays classiques des provinces nord-ouest (ainsi nommées par rapport à Calcutta, le siège du gouvernement anglais), Delhi, Agra, Braj et Bénarès, qui ont écrit en hindi.
Quant aux poëtes dakhnis positivement désignés comme tels, il n’y en a pas deux cents ; ainsi la plus grande partie des poëtes dont je parle ont écrit dans le véritable dialecte