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Khûb Chand Zuka[1], et écrit en persan en 1247 (1831-32), ou plutôt de 1208 (1793-94) à 1247 (1831-32) ; car l’auteur dit y avoir travaillé treize années, à la demande de son maître Mîr Nacîr uddîn Nâcir, appelé communément Mîr Kallû. Zuka est mort en 1846, ainsi que le docteur Sprenger l’a appris de la bouche même de son petit-fils.

Le Tazkira de Zuka est du nombre de ceux dont je n’ai eu qu’une connaissance médiate. Il est écrit en persan, et il contient les biographies de près de 1500 poëtes avec des fragments de leurs écrits. Le manuscrit que le docteur Sprenger a eu entre les mains est un in-8o  de près de mille pages de quinze lignes à la page. Ce savant orientaliste considère le Tazkira dont il s’agit comme écrit sans critique et fourmillant de répétitions et d’inexactitudes. Il y a sans doute néanmoins de quoi glaner amplement, et il est fâcheux qu’il n’y en ait pas d’exemplaire en Europe.


XXII. Le Gulschan bé-khar « le Jardin sans épines », qui a été terminé en 1250 (1834-35), a été lithographié à Delhi en 1845, et il y en a même plusieurs éditions ; mais j’en avais obtenu auparavant un exemplaire manuscrit par l’entremise de feu Boutros, alors principal du collège des natifs de Delhi. Ce Tazkira, qui est rédigé en persan, est la plus célèbre des biographies écrites par des auteurs contemporains. Il contient des notices sur six cents différents poëtes avec des extraits de leurs ouvrages. Il est plus correct que la plupart des ouvrages du même genre, y compris celui de Câcim, qu’il paraît avoir surtout mis à contribution.

L’auteur de ce Tazkira, le nabâb Muhammad Mustafa

  1. Zuka est ici un mot arabe qui signifie « soleil. »