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teur qui, bien qu’Hindou, ainsi que l’indique son nom même de Bénî Narâyân, a écrit dans le dialecte musulman. D’après de nouveaux renseignements qui me sont parvenus, Jahân (Bénî Narâyân), l’auteur de la biographie dont il s’agit, était un kschatrya, natif de Delhi, selon les uns, et selon d’autres[1], de Lahore. Son père se nommait Râé Sudrischt Nârâyan, et son grand-père, Lakschmî Narâyan.

Le Dîwân-i Jahân est plutôt une anthologie qu’une biographie, les notices sur environ 150 écrivains dont il est donné des morceaux étant très-succinctes et les citations au contraire très-étendues.

Outre ce Tazkira, on doit à Jahân plusieurs autres ouvrages hindoustanis : le Châr gulschan « les Quatre parterres », qui roule sur la légende exploitée surtout par le poëte persan Hilâli « du roi et du mendiant » Schâh o gadâ ou darwesch ; les quissajât ou « historiettes », recueil d’anecdotes ; des poésies, dont il a donné des échantillons dans son Tazkira, et enfin une traduction de Tambih ul-gâfilin « Avis aux insouciants », ouvrage théologique dont l’original, écrit en persan, fut rédigé à la demande du célèbre réformateur musulman-indien Saïyid Ahmad, auteur d’une secte de nouveaux wahâbis. Il y a, au surplus, d’autres traductions hindoustanies de cet ouvrage. Il paraîtrait que Jahân fit partie de la secte de Saïyid Ahmad ou du moins se fit musulman, car il parle comme un vrai musulman dans la préface de ce dernier ouvrage.


XXI. Le ’Ayâr uschschu’ara « la Pierre de touche des poëtes », Tazkira dû aussi à un Hindou de Delhi nommé

  1. Sprenger, A Catal., etc., p. 188.