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que je publiai mon « Histoire de la littérature indienne », mais depuis ce temps, j’en ai obtenu un manuscrit que j’ai pu consulter à loisir.

Mîr Muhammad Khân Sarwar, l’auteur de cette biographie, avait le titre honorifique de ’Azam uddaula (le grand de l’empire) : il était fils du nabâb Abu’l-Câcim Muzaffar Khân Bahâdur, et il fut élève de Saquî, autrement dit Sâmi, de Mauzûn et de Tajammul. Il est auteur d’un épais Dîwân rekhta, outre le Tazkira dont j’ai à parler. Cet ouvrage, écrit en persan, contient les biographies de mille à douze cents poëtes, rangés par ordre alphabétique, avec de courts extraits de leurs divers ouvrages. Sarwar y parle de lui-même avec beaucoup de modestie, et il s’excuse d’insérer quelques pages de ses vers au milieu de ceux des poëtes célèbres, en disant qu’il se trouve des épines avec les roses. Ce Tazkira, postérieur à celui de Câcim, quoiqu’il porte la même date, est antérieur à celui de Schefta qui l’a mis à contribution, comme Sarwar l’avait fait à’l’égard du Tazkira de Câcim.

Karîm dit que le ’Umda-i muntakhaba est très-célèbre à Delhi, qu’il est fait avec soin et que Schefta et d’autres biographes en ont fait usage.

Sarwar est mort en 1250 (1834-35). Son fils Mahmûd Khân a marché sur ses traces, et Schefta le mentionne parmi les poëtes contemporains.


XIX. Le Tabacat-i Sukhan « les Rangées de l’éloquence, » c’est-à-dire « éloquentes », ne m’est pas connu directement[1] L’auteur de ce Tazkira, lequel est aussi compté parmi les poëtes hindoustanis, est le schaïkh Gu-

  1. C’est encore par le A Catal. du docteur Sprenger que je le connais.