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la publication de mon « Histoire », grâce à l’obligeance des dignitaires de la Société royale asiatique de Londres, et un de ceux que seul j’ai consultés. Cet ouvrage, qui est écrit en persan, m’a offert cinquante-huit nouveaux articles dont plusieurs sont pleins d’intérêt. Malheureusement le manuscrit dont j’ai pu faire usage, bien que d’un beau nasta’lic, est très-négligemment écrit ; et même le copiste a souvent dessiné plutôt que transcrit, ne comprenant pas évidemment le sens de ce qu’il copiait. Cette inexactitude est surtout fâcheuse pour la transcription de la partie anthologique.


XVII. Le Majmu’a-i nagz « Charmante collection », par Câcim (Saïyid Abû ’lcâcim)[1] de Delhi, nommé aussi Mîr Cudrat ullah Câdiri, est un Tazkira dont je n’ai eu connaissance que postérieurement à la publication de mon « Histoire ».

Ce fut en 1221 (1806-07) que Câcim rédigea cet ouvrage, et le titre qu’il lui donna en offre en même temps le chronogramme. Il est écrit en persan et dans un style très-fleuri, rempli de rimes et d’allitérations. On lit, en tête, une longue préface pompeusement écrite sur la poésie. Mais, ce qui distingue surtout cette biographie des autres Tazkiras originaux, c’est que Câcim n’a pas placé pêle-mêle les noms des auteurs ; mais il a réuni les homonymes, il en a indiqué le nombre et il les a mentionnés dans leur ordre. Les articles qui composent ce Tazkira, quoiqu’au nombre de plusieurs centaines, n’approchent pas de la quantité de ceux dont se composent les biographies de Sarwar et de Zuka,

  1. Câcim nous fait savoir qu’il prit le surnom d’Abûlcâcim par dévotion envers Mahomet qui le portait. Voy. mon « Mém. sur les noms et titres musulmans. »