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demande de Mîr Mustahçan Khalic, et il y inséra sur environ cent cinquante poëtes hindoustanis qui ont vécu depuis Muhammad Schâh jusqu’à son temps, des biographies dont celles qui concernent ses contemporains ont surtout de l’étendue.

Mashafî a vécu longtemps, car il est mort seulement une dizaine d’années avant la rédaction du Gulschan-i békhar, c’est-à-dire vers 1822 ; mais, selon Karîm uddîn, en 1814. Mashafî commença à se faire connaître à la fin de l’époque où florissaient Saudâ, Jurat et Inschâ : il avait même été contemporain de Hâtim, ainsi que ce dernier nous l’apprend dans la préface de son Diwân-zâda.

Câïm, qui avait assisté à Delhi à ses réunions littéraires, cite de lui un grand nombre de vers : Sarwar en donne quarante-sept pages.


XIV. Le Tazkira de Lutf (Mirzâ Alî Khân) écrit tout au commencement de ce siècle, c’est-à-dire en 1215 (1800-1), porte le cachet du progrès de l’esprit de nationalité, car il est le premier à ma connaissance qui soit écrit dans le dialecte hindoustani musulman nommé urdu, et non en persan, comme les précédents. Ce Tazkira, intitulé Guhchan-i Hind « le Parterre de l’Inde », se compose de soixante-six notices seulement, mais accompagnées, presque toutes, de nombreux extraits des poésies des écrivains dont il y est question et de poëmes entiers de plusieurs pages. Par exemple, la biographie de l’auteur est suivie d’un dîwân de ses gazals, qui occupe dans mon manuscrit trente et une pages de dix-sept lignes à la page, et, en outre, de dix-sept pages de cacîdas et d’un masnawî érotique de vingt-cinq pages : en tout soixante-treize pages.

J’ai donné dans mon « Histoire de la littérature in-