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du Bhakta mâl ; mais j’ignore si elle a paru. Enfin, il y a une rédaction urdue du Bhakta mâl que je ne connais pas. Or, ces textes explicatifs, joints aux poëmes originaux, sont, ainsi que je l’ai dit, ce qu’on nomme le Bhakta mâl. Chacune des biographies qui le composent commence par un des chappaï dont je viens de parler, poèmes auxquels on donne dans cette circonstance le nom de Mûl (texte), tandis que la glose qui en est le développement se nomme tikâ (commentaire).

Je n’avais pu consulter, lors de la publication de mon « Histoire de la littérature indienne » que la rédaction de Krischna-dâs. Aujourd’hui, j’ai pu consulter aussi celle de Priyâ-dâs, dont j’ai un manuscrit, unique, je crois, en Europe. Ce Priyâ-dâs, dont le nom signifie « serviteur du bien-aimé » c’est-à-dire « de Krischna », était natif du Bengale, province où les Hindous emploient, pour écrire, le hindî, aussi bien que le bengali, leur dialecte provincial, et les musulmans l’urdu, absolument comme dans les provinces nord-ouest. Il était membre d’une secte particulière de vaïschnavas fondée par Nitya nanda. Le commentaire, ou plutôt l’explication du Bhakta mâl, dont il est auteur[1] est en vers du mètre kabit et porte proprement le titre de Bhaktiras bodhanî, ce qui signifie à la lettre « la connaissance du goût de la dévotion ». Les remarques particulières de Priya-dâs sont nommées drischtanta (développement) et Bhakta mâl Praçany (discours sur le Bhakta mâl). Du reste, cet écrivain est plus connu encore par un Bhagavat dont il est auteur, que par la rédaction de la biographie dont il s’agit[2].

  1. H. H. Wilson, As. Res. XVI, 56. — M. Martin, Eastern-Ind., I, 200.
  2. Voir le t. Ier de mon Hist. de la littér. hind., p. 405.