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trés et appartenant généralement aux meilleures familles du pays. Le maulawi Karim uddin, dont j’aurai l’occasion de parler encore, publiait dernièrement à Delhi les improvisations et les lectures de ces séances dans un journal spécial intitulé Gul-i ra’na, « la Rose vermeille ». Il y a aussi des réunions où des conteurs amusent les assistants par leurs récits. On distinguait à Delhi, parmi ces conteurs, il y a quelques années, Mirza Haçan, qu’on a engagé à écrire quelques-unes des légendes nationales qu’il raconte si bien[1].

Dans les tazkiras, on a généralement suivi l’ordre alphabétique des takhallus ou surnoms poétiques ; quelquefois cependant on a suivi un autre arrangement.

Bien des tazkiras hindoustanis sont écrits en persan, parce que, jusqu’en ces derniers temps, les ouvrages didactiques étaient écrits dans la langue savante de l’Inde musulmane, comme autrefois chez nous dans la langue de Rome, lorsque Dubois (Sylvius) écrivait en latin sa grammaire française, et Pétrarque des notes latines à ses admirables poésies italiennes.

Pour donner une idée du genre extrême que j’ai signalé dans les articles biographiques des tazkiras indiens, de leurs qualités et de leurs défauts, qui les surpassent, je vais donner la traduction littérale de deux articles, d’un grand et d’un petit, extraits l’un et l’autre du tazkira écrit en hindoustani par Lutf (Mirza Ali Khan), et intitulé : Gulschan-i Hind, « le Jardin de l’Inde ».

Voici d’abord le petit article, qui, malgré sa brièveté, roule sur Hâtim, poète célèbre que je viens de citer, et sur lequel d’autres biographes donnent plus de détails.

« Hâtim (de surnom) de Delhi fut célèbre parmi les écri-

  1. Rapport des six premiers mois de 1845, du secrétaire de la Société « for the promotion of vernacular éducation, » par le docteur Sprenger.