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terminée, il récita à haute et intelligible voix quelques prières tirées des Védas et quelques slokas dont le sens était : Que Dieu maintienne cette association (sabhâ) tant que le soleil et la lune subsisteront ; et que ses progrès s’accroissent de jour en jour ! Qu’aux assistants de cette réunion aucun dommage temporel n’arrive !… Ensuite les musiciens et les chanteurs vinrent dans l’assemblée, jouèrent de leurs instruments et chantèrent harmonieusement. Cette réunion dura jusqu’à sept heures du soir ; puis on distribua des rafraîchissements et on offrit aussi, de l’argent monnayé aux pandits[1]. »

L’Indian Daily News[2] a de son côté publié une note pour inviter tous les Hindous orthodoxes à se réunir afin d’adopter des résolutions et l’effet de protéger les anciennes manières et coutumes hindoues. « Le torrent de la civilisation européenne est pour ainsi dire irrésistible, y est-il dit ; mais de même qu’un tronc d’arbre arrête tant soit peu une inondation qui emporte tout, il y a quelques bons usages propres à conserver parmi bien des abus déplorables des mœurs indiennes. C’est précisément parce que les mœurs et les usages indiens sont intimement mêlés à la religion que la tâche que se propose la nouvelle Société est difficile ; mais cette tache est d’autant plus louable, et elle doit avoir l’appui de tous ceux qui aiment les choses anciennes et qui se méfient des changements, de quelque part qu’ils viennent. »

Quoi qu’il en soit, les vieux usages indiens disparaissent peu à peu. Déjà plusieurs fêtes indiennes chômées ont été officiellement supprimées, et cette année encore les marchands hindous ont obtenu la suppression du dasahra[3] qui a lieu le 10 jeth (mai-juin), à cause de la prétendue naissance en ce jour du Gange, ce qui n’empêchera pas les

  1. Alwadh Akhbâr du 26 janvier 1876.
  2. « Indian Mail » du 13 mars 1876.
  3. Alwadh Akhbâr 30 août 1876.